Cet après midi je suis allée faire des courses au supermarché. Lorsque je me suis mise dans la file à la caisse, un jeune monsieur est arrivé juste après moi, visiblement énervé de n’être pas parvenu à la caisse avant moi car il avait peu d’articles par rapport à moi. D’ordinaire je propose systématiquement de passer devant moi quand j’ai un gros chariot, et la personne suivante 2 bricoles ou si c’est une personne âgée. Mais là, son mécontentement manifeste et le peu de choses que j’avais dans mon panier me « chuchotaient » de ne surtout rien proposer devant si peu de savoir vivre. Cependant, nos petits « entraînements » pratiques réussissent parfois à porter leur fruit. Car j’ai senti la colère monter, et puis elle est redescendue comme un soufflé. Je me suis alors surprise à proposer à ce jeune homme de passer devant moi avec une bienveillance qui n’était même pas forcée. Si il voulait passer devant moi, il n’y avait aucun problème, vraiment. Du coup, il a dans un premier temps refusé, pensant peut être que j’avais vu son mouvement d’humeur et que je m’étais sentie obligée. Mais en voyant que j’insistais avec bon cœur il a fini par accepter. Bien souvent j’ai observé cette bascule qui nous permet de lâcher prise plutôt que de se sentir dans son bon droit de s’opposer à quelqu’un. Loin de me sentir piégée, je l’ai vécu comme un réel gain de liberté. La paix c’est aussi ne pas s’opposer ni répliquer. Et accepter de lâcher. J’espère pouvoir le faire de plus en plus, et dans des conditions plus délicates que celles-ci.